MALADE
malade.
Un bien grand mot, mais un mot qui sonne comme un coup de hache qu'on abat sur la tête de quelqu'un. Non, plutôt comme une enclume qui s'étale sur la cervelle exposée d'une âme en peine.
Malade.
C'est facile à écrire, il n'y a pas de lettre compliquée, ni de h aspiré, ni de "fff" en ph... Il n'y a rien d'autre que trois voyelles et trois consonnes, l'équilibre parfais pour quelque chose qui ne l'est pas.
MAlade.
On l'accepte ou pas, on vit avec en tout cas. Quelque fois on le sait soi-même, d'autre fois c'est quelqu'un qui nous le dit. En tout cas, au bout d'un certain temps, on le sait.
MALade.
C'est toujours douloureux, ça rend fou. Ca rend sourd. Sourd à tout. On ne veut pas accepter, on fait des choses horribles. On se replit. On se vide. On s'oublie.
MALAde.
Sans détour, on l'accepte pas encore. On s'en rend compte. On voit le mot, on sens le mot, on vit le mot. Pas encore. Une dernière volonté, un dernier acharnement.
MALADe.
Fuir, loin de ce mot, loin de son verdicte. Ne pas accepter, s'enfuir. Mourir peut-être? Non pas à ce point. Il faut chercher la solution. Prendre la poudre qui sauve. Prendre le train du temps qui passe, sauter dans le premier wagon et ne plus jamais en descendre.
MALADE !
Je SUis MalADE !